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Karl Marx ✆ MC Escher
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Claude Morilhat |
L’exposé ne propose pas une analyse des grands thèmes de l’idéologie
contemporaine (voir à ce sujet, A. Bihr, La novlangue néolibérale), mais une
réflexion sur l’importance et le contenu de la notion d’idéologie pour
comprendre le monde contemporain et les impasses politiques actuelles. Le
propos s’appuie sur mon ouvrage, Pouvoir, servitude et idéologie, Le Temps des
Cerises, 2013. L’exposé comprend trois parties :
1. L’idée de servitude volontaire, d’acceptation de la
domination et la critique de cette idée.
2. Le
concept d’idéologie chez Marx et sa mise en cause radicale par le philosophe Jacques Rancière.
3.
L’approfondissement possible du concept d’idéologie grâce aux apports de
Gramsci, Althusser et Bourdieu
Globalement on peut partir du constat que dans les pays de démocratie
libérale, de larges proportions des classes populaires votent librement pour
les partis de droite, i.e. pour les représentants des couches sociales
privilégiées. L’on pourrait estimer par ex. qu’une grande partie des gens est
victime de discours trompeurs des politiciens, mais l’explication ne semble
guère plus consistante que l’explication par les penseurs du 18e s. du pouvoir
de la religion par l’hypocrisie et la tromperie des prêtres.
En effet en
général les hommes politiques de droite annoncent clairement, pour simplifier,
qu’il s’agit de réduire les impôts qui freinent le progrès économique et de
diminuer les aides sociales nuisibles à l’effort de tous. Si la tromperie n’offre au mieux qu’une explication très
limitée, l’on est alors obligé d’admettre que dans les pays capitalistes
développés, les valeurs, les idées défendues par la classe dominante sont
acceptées par une bonne partie des dominés. Tel est mon point de départ.