Karl Marx ✆ Artonfix |
Gilles Denigot
Pas facile de donner une opinion sur ce texte de
Jean-François Caron qui part du principe que ce qu’il nomme la valeur ajoutée
donne plus au capital qu’aux salariés. En effet, comment ne pas être d’accord
avec ce titre où chacun croit qu’il est dépossédé par « das Kapital », sorte de parasite insaisissable où des
actionnaires invisibles prennent, prennent et prennent encore ! (Le capital
mieux loti que le travail à propos du partage de la valeur ajoutée)
Le mérite de cet article est pour moi celui d’ouvrir, à
nouveau, de façon non dogmatique, un débat indispensable sur les croyances qui
ont imprégné toute la pensée économique de la gauche et celle de ses
intellectuels pour se fondre à tout jamais dans l’inconscient collectif comme
un dogme, comme une bible indépassable.
Nous – mais je parle des plus pauvres, des sans emplois
privés de revenus, des travailleurs, des précaires, des producteurs- pâtissons
de cette absence de réactualisation, de cette absence de nouveau paradigme
politique… Le poids des centrales syndicales, surtout celui de l’ultra
puissante CGT inféodée si longtemps au PCF, montre à l’évidence que pèse encore
l’acceptation des vingt-et-une conditions de l’Internationale Socialiste lors
de son congrès fondateur en 1920. Elle a gravé dans le marbre la condition N°9
dite « Noyauter les syndicats ». Les conséquences ont été et sont encore
désastreuses.