Alain Gresh | La
réédition de l’œuvre majeure de Maxime Rodison, Islam et capitalisme, est un événement intellectuel pour tous ceux
qui s’intéressent au monde arabe et musulman. Vous trouverez ci-dessous la
préface que j’ai écrite pour ce livre (dont un extrait a été
publié dans le numéro de mai du Monde diplomatique), sa traduction en arabe
ici et, à la fin, la
présentation de deux débats qui se dérouleront au mois de mai autour de
l’ouvrage.
Les mots sont différents, la manière de tourner les questions
aussi. Et l’époque n’est plus la même, nous y reviendrons. Pourtant, les
problèmes que soulève Maxime Rodinson dans ce livre paru en 1966, notamment
celui du rapport entre islam, développement économique et capitalisme dans le
monde musulman, sont d’une étonnante actualité. Pourquoi les sociétés
musulmanes (et, plus largement, les sociétés de ce que l’on appelait alors le
tiers-monde) sont-elles « en retard » ou
« sous-développées » ? Existe-t-il des règles propres à ces
civilisations radicalement distinctes de celles qui régissent l’Occident ?
Cet « Orient compliqué » s’illuminerait-il grâce au déchiffrage des
sourates du Coran, à leur exégèse ? Des interrogations devenues encore
plus brûlantes avec les « printemps