26/4/14

Le monde musulman, Marx et la révolution

Alain Gresh  |  La réédition de l’œuvre majeure de Maxime Rodison, Islam et capitalisme, est un événement intellectuel pour tous ceux qui s’intéressent au monde arabe et musulman. Vous trouverez ci-dessous la préface que j’ai écrite pour ce livre (dont un extrait a été publié dans le numéro de mai du Monde diplomatique), sa traduction en arabe ici et, à la fin, la présentation de deux débats qui se dérouleront au mois de mai autour de l’ouvrage.

Les mots sont différents, la manière de tourner les questions aussi. Et l’époque n’est plus la même, nous y reviendrons. Pourtant, les problèmes que soulève Maxime Rodinson dans ce livre paru en 1966, notamment celui du rapport entre islam, développement économique et capitalisme dans le monde musulman, sont d’une étonnante actualité. Pourquoi les sociétés musulmanes (et, plus largement, les sociétés de ce que l’on appelait alors le tiers-monde) sont-elles « en retard » ou « sous-développées » ? Existe-t-il des règles propres à ces civilisations radicalement distinctes de celles qui régissent l’Occident ? Cet « Orient compliqué » s’illuminerait-il grâce au déchiffrage des sourates du Coran, à leur exégèse ? Des interrogations devenues encore plus brûlantes avec les « printemps