Michel Husson | Le livre de Thomas Piketty, Le
capital au XXIème siècle a été célébré comme il se doit : il
fournit une base de données monumentale sur l’histoire du capitalisme et offre
à tout économiste des éléments essentiels pour l’étude de sa dynamique à moyen
et long terme. Il se situe ainsi dans la lignée d’auteurs comme Angus Maddison1 ou
Pierre Villa2.
Il faut aussi saluer le souci de mettre à libre disposition l’ensemble de ces
matériaux3.
On retrouve dans l’ouvrage les données sur les inégalités de revenu à travers le monde, et il n’est pas exagéré de dire que le « réseau Piketty » (notamment Anthony Atkinson et Emmanuel Saez) a fourni une grande partie des arguments des mouvements sociaux récents (Occupy Wall Street, indignados, etc.) et même l’un de leurs mots d’ordre : « nous sommes les 99 % ».
On retrouve dans l’ouvrage les données sur les inégalités de revenu à travers le monde, et il n’est pas exagéré de dire que le « réseau Piketty » (notamment Anthony Atkinson et Emmanuel Saez) a fourni une grande partie des arguments des mouvements sociaux récents (Occupy Wall Street, indignados, etc.) et même l’un de leurs mots d’ordre : « nous sommes les 99 % ».
Les
commentaires qui suivent seront néanmoins critiques, parce que le cadre
théorique utilisé par Piketty n’est pas à la hauteur de la richesse de ses
données. Pour le montrer, on examinera surtout les deux lois fondamentales du
capitalisme, dont Piketty se sert comme grille de lecture de ses données. Le
fil directeur de cette investigation est l’idée selon laquelle Piketty mélange
de manière