31/8/13

Marx, Prénom: Karl, de Pierre Dardot et Christian Laval | Une note centrée sur les chapitres historico-politiques

François Chesnais  |  Marx, Prénom: Karl est un livre impressionnant,imposant. Par sa longueurd’abord. Presque 700 pages, dont on sent qu’elles auraient pu être encore bien plus nombreuses, si l’éditeur l’avait permis. Des paragraphes très longs, qui font très souvent plus de deux pages et parfois Presque quatre, ne facilitent pas la lecture du livre, même pour des gens plutôt rodés à des telles lectures. Le livre est impressionnant, bien sûr, par l’envergure de sa problématique et le degré de détails avec lequel les questions sont examinées. Il est imposant enfin par son érudition, dont l’étendue est confondante et inclut de fréquentes retraductions de parties de textes à partir de l’allemand. Pour toutes ces raisons, Marx, Prénom: Karl paraît s’adresser à un public de spécialistes.

Il serait pourtant dommage que celles et ceux que nous nommons ici « les militants », qui continuent dans les organisations à assurer des tâches de formation, à organiser des universités d’été, ou qui animent des revues ou des sites, se laissent rebuter. En effet, il est important que les thèses de ce livre soient débattues. Car Pierre Dardot et Christian Laval ne sont pas seulement des érudits, ce sont aussi des intellectuels engagés. Ils le sont, non pas par leur appartenance ou leur soutien actuels à tel ou tel parti (le souvenir de leurs années de militantisme affleure dans certains chapitres), mais par la préoccupation qui est sous-jacente en permanence à leur travail, à savoir les conditions de l’émancipation. Ajoutons que s’il était paru plus tôt, sa lecture m’aurait sans doute évité quelques déboires, certains anciens, d’autres encore récents.