La question européenne a relancé les débats, au sein de la gauche radicale, sur l’internationalisme. S’est progressivement affirmé en son sein la nécessité de repenser un internationalisme concret, refusant l’alternative ruineuse entre le nationalisme raciste porté par l’extrême droite et l’internationalisme du capital incarné par l’Union européenne, mais renonçant également aux facilités d’un internationalisme abstrait.
Celui-ci postule
notamment que seraient résolues, en raison même de l’internationalisation du
capitalisme, les questions stratégiques de l’articulation des espaces – locaux,
nationaux et internationaux – dans la définition d’un projet de rupture
anticapitaliste, et de l’appartenance nationale du prolétariat. C’est à cette
dernière question qu’Isabelle Garo cherche notamment à répondre dans ce
texte en interrogeant le concept de peuple chez Marx et les prises de position
de ce dernier concernant les mouvements de libération nationale.