Emre Öngün
Les considérations exposées par A. Perez consistent en
ceci :
— Il existe des oppressions et des antagonismes de classe dans chaque société un tant soit peu complexe ;
— De son point de vue, l’enjeu pour les révolutionnaires anticapitalistes est d’être du côté des différents groupes opprimés et exploités.
Schématiquement, on peut distinguer de approches sur les
questions internationales. La première consiste en une analyse globale des
dynamiques contradictoires du système capitaliste. La deuxième relève
de la pratique militante régulière de « solidarité ».
Un groupe d'un
État A détermine qu'une partie de la population dans un État B est opprimé
et/ou exploité et se positionne « en solidarité ». Une réflexion
stratégique internationaliste nécessite que la première dimension soit
déterminante et que la deuxième dimension s'y insère. L’approche d’A. Perez
consiste, au contraire, à remplacer la première dimension par une
juxtaposition de « solidarités » pouvant être éventuellement être
reliées par des analogies ou l’observation de similarités d’un cas à l’autre.
Cet empirisme consistant à mettre bout à bout de nécessaires actions de
"solidarités" ne saurait permettre de comprendre les dynamiques
transformant le monde.