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Marxisme et phénoménologie

Karl Marx ✆ David Cherry
Trn Đc Tho  |   Par opposition au communisme grossier qui ne supprime la propriété privée que par sa généralisation, dans un nivellement où se trouve niée la personnalité humaine, le marxisme se propose une suppression positive qui sera une véritable appropriation. II ne s’agit pas pour l’homme de prendre possession - au sens de l’avoir - mais de jouir de son œuvre, en y reconnaissant son être propre. Dans la société «sans classes» où s’appliquerait, grâce au développement de la technique moderne, la formule «de chacun suivant ses capacités, à chacun suivant ses besoins», les biens créés par la communauté sont éprouvés par les individus comme des objectivations d’eux-mêmes, ou, en se reconnaissant, ils jouissent d’eux-mêmes, dans la plénitude du sens que ce mot comporte pour une conscience humaine:
« L’homme s’approprie son être universel d’une façon universelle, donc en tant qu’homme total. Chacun de ses rapports humains avec le monde: voir, entendre, flairer, goûter, toucher, penser, regarder, sentir, vouloir, agir, aimer, bref tous les organes de son individualité, qui sont immédiats dans leur forme d’organes communs, sont dans leur rapport objectif ou dans leurcomportement vis-à-vis de l’objet, l’appropriation de cet objet, l’appropriation de la réalité humaine; la façon dont

Marx après le marxisme | À propos de ‘Temps, travail et domination sociale’ de Moishe Postone

Martin Jay  |  Marx mérite-t-il qu’on lui accorde une chance supplémentaire ? Quel bénéfice pouvons-nous encore espérer d’un retour sur des textes dont l’exégèse a occupé très sérieusement des générations entières de commentateurs, sympathisants ou non ? La crédibilité de Marx a-t-elle survécu à la débâcle planétaire des régimes et mouvements qui s’inspiraient de son œuvre, si médiocrement qu’ils l’aient comprise ? Est-il trop tôt pour conclure que nous sommes entrés dans une nouvelle ère où le postmarxisme et une foule d’autres post-phénomènes forment des ponts vers un avenir aux contours encore à peine discernables ?
   
La réponse que propose le remarquable livre de Moishe Postone à toutes ces questions est un oui retentissant et sans réserve. Sans se préoccuper de colmater les soi-disant lacunes de Marx à l’aide d’arguments issus de la psychanalyse, du structuralisme, de la théorie du choix rationnel, de la déconstruction ou autres, il fait valoir que les écrits mêmes de Marx contiennent virtuellement toutes les ressources permettant une critique viable de la société moderne. Sans se tracasser outre mesure de l’unité et de la cohérence de la pensée marxienne, et sans non plus faire sienne la thèse d’Alvin Gouldner selon laquelle il existerait au moins deux marxismes,

Marx y el mundo occidental

Karl Marx ✆ Ufuk Sucsuzer
Evald Vasilievich Iliénkov  |  Pienso que los organizadores del simposio actuaron de una manera absolutamente correcta cuando propusieron analizar las ideas de Marx como tales, en su forma prístina original, abstrayéndose estrictamente con esto de todas las interpretaciones y aplicaciones político-prácticas más tardías de estas ideas. Esto es algo muy difícil, si tomamos en consideración el enorme papel que desempeñan estas ideas en la tensa situación espiritual de nuestros días. Sin embargo, como un primer paso en el diálogo entre marxistas y no marxistas es necesario efectuar esta abstracción, pues en caso contrario el simposio se convertiría de inmediato en una caldeada polémica en torno a problemas de actualidad, se convertiría en algo así como una especie de filial de uno de los comités o subcomités de la Asamblea General y no cumpliría con su tarea específica.

Pero en tal caso mi propia ponencia, que fue planeada originalmente como una antítesis francamente polémica de las actuales interpretaciones europeo-occidentales y norteamericanas de las ideas de Marx, entraría en contradicción con la intención fundamental de la discusión. Por eso me veo obligado —si bien no por la esencia, al menos por la forma de la exposición — a apartarme un poco del tema que se me había propuesto directamente, tal y como se expresa en el título de la ponencia.