28/12/13

Le saut périlleux et le saut assuré, ou comment dépasser une croyance marxiste au sujet des services non marchands | Éléments de réponse à Antoine Artous

  • Dans cet article, l'économiste Jean-Marie Harribey répond aux remarques critiques formulées par Antoine Artous [3] à propos de son livre : La richesse, la valeur et l’inestimable. Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste. 
Mon livre La richesse, la valeur et l’inestimable. Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste (Paris, Les Liens qui libèrent, 2013) commence à faire l’objet de discussions et j’en suis heureux, même quand elles sont critiques1. L’enjeu est de pouvoir s’attaquer à l’épistémologie néoclassique qui, loin d’être menacée par la crise du capitalisme actuel, semble en sortir encore renforcée pour tenter de justifier la marchandisation des derniers espaces qui ne sont pas sous la coupe du capital, à l’instar de la nature et de tous les biens communs.

Antoine Artous, dont les travaux sont une référence dans le domaine de l’exégèse marxiste, revient longuement sur mon livre pour en discuter l’un des points clés. Je commence par le remercier chaleureusement pour la minutie avec laquelle il s’est livré à cet exercice, et je lui dis que ce qui suit vise à approfondir la discussion dans la mesure où il me force à mieux préciser les choses et à en améliorer les formulations, voire à les corriger. A. Artous publie sur le site de la revue Contretemps un article intitulé « Jean-Marie Harribey, la "sphère non marchande" et la théorie de la valeur de Marx » [3]. Dans cet article détaillé, le lecteur verra facilement qu’A. Artous et